Amazonie : les Equatoriens approuvent l'arrêt d'un gisement pétrolier emblématique dans la réserve de Yasuni
La décision est décrite comme "une victoire historique" par les défenseurs de l'Amazonie. Une majorité d'Equatoriens a voté dimanche 20 août pour l'arrêt de la production pétrolière dans un gisement emblématique de la réserve amazonienne de Yasuni, dans l'est de l'Equateur. Lors d'un référendum organisé parallèlement à des élections générales anticipées, les votants ont dit oui à 59% à l'arrêt de la production du "bloc 43", selon les résultats publiés lundi matin, qui portent sur 93% des bulletins valides.
Réclamée par un groupe environnemental depuis dix ans, cette consultation nationale avait été finalement autorisée en mai par la plus haute juridiction du pays. Elle devait décider de l'avenir du bloc Ishpingo, Tambococha et Tiputini (ITT), connu comme "bloc 43", d'où sont extraits 12% des 466 000 barils/jour produits en Equateur. Le gouvernement, qui s'opposait à cette consultation sur un sujet essentiel pour le pays, estimait les pertes à 16,47 milliards de dollars sur 20 ans si le bloc était révoqué.
Plus d'un million d'hectares de forêt humide et primaire
Réserve unique de biodiversité, le Yasuni s'étend sur près d'un million d'hectares de forêt humide et primaire. Il est aussi une terre indigène : territoire historique des Waorani, il abrite aussi des Kichwa, ainsi que les Tagaeri, les Taromenane et les Dugakaeri, dernières communautés vivant en isolement volontaire en Equateur et fuyant la civilisation moderne. L'entreprise publique Petroecuador était jusqu'à présent autorisée à intervenir sur quelque 300 hectares du Yasuni. Elle dit en avoir à peine utilisé 80 hectares.
Le groupe environnemental Yasunidos, à l'origine du référendum, s'est félicité de cette décision. "Cette consultation, née des citoyens, démontre le plus grand consensus national en Equateur. C'est la première fois qu'un pays décide de défendre la vie et de laisser le pétrole dans le sol." "L'Equateur devient le premier pays au monde à arrêter des forages pétroliers grâce à la démocratie climatique directe", a célébré un collectif d'ONG, dont Amazon Frontlines, Yasunidos et Alianza Ceibo.
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